A 78 ans, Michel Hanocque garde un œil attentif au Mémorial Henri-Foussard. L’ancien Maître d’armes du club (1958-2001) avait créé le tournoi en 1979 en souvenir de son ancien président. Il raconte.
Maître, quel regard portez-vous sur l’épreuve aujourd’hui, plus de 20 ans après avoir quitté le club ?
« C’est une énorme satisfaction de voir que cette épreuve a perduré dans le temps, a gardé son plus haut niveau d’organisation. Je ne peux faire que des éloges aux dirigeants et bénévoles du club, maitres d’armes qui m’ont succédés. Le Mémorial Henri-Foussard est resté à son plus haut niveau grâce à l’investissement de tous.
45 ans après son décès, quel souvenir gardez-vous de Henri Foussard, à qui vous avez dédié l’épreuve ?
Quand on me parle de « Foussard », deux choses me viennent en tête. Monsieur Henri Foussard et le Mémorial Henri-Foussard. C’était un aristocrate lexovien, marchand de cuir dont le magasin était sur le quai des remparts que j’ai connu en 1958 en débutant l’escrime. Il avait permis au club de survivre après la Seconde Guerre Mondiale, quand toutes leurs installations avaient été détruites par les bombardements. J’ai cette image en tête de le voir à chaque fois faire de la culture physique avant d’enfiler la tenue et de taquiner ses collègues à l’épée. J’avais 12 ans à l’époque.
La deuxième image que je garde de lui, c’est quand il m’a passé le relai de la présidence du club, en 1972, en me disant : « C’est à vous de prendre le relai ». J’ai été président pendant quelques années en jonglant avec mes activités de Maître d’armes au club et professeur d’EPS.
Quand il est décédé, j’ai décidé de créer un mémorial à son souvenir. De petite compétition régionale gagnée en 1979 par notre lexovien Hervé Le Barbier, elle est devenue nationale dès 1983 lors de la venue de Philippe Boisse. Quand il est venu avec toute son équipe de St Gratien, cela a donné un coup de fouet à notre organisation. C’est une amitié qui s’est créée entre ce grand champion, moi-même et le club. C’est pour moi une grande satisfaction d’avoir pu gérer tout ça et permis de faire grandir l’épreuve. Aujourd’hui, c’est devenu un des grands événements sportifs de Lisieux au même titre que le Critérium.
Sous votre direction, et même encore aujourd’hui, le club a toujours su créer et organiser de grands évènements. Pourquoi, selon vous, cela fait partie de notre ADN ?
L’escrime est un sport individuel mais pour des activités de duels, il faut des adversaires qui vous tirent vers le haut. Au lieu de se déplacer, organiser des compétitions permettait à nos tireurs de progresser à la maison. Attirer des grands tireurs, c’était aussi entretenir la dynamique du club. Quand je suis parti, le club a su continuer et garder très cet état d’esprit.
Le Foussard fête ses 45 ans cette année, que pouvez-vous lui souhaiter pour les 45 prochaines années ?
Ce que je souhaite, c’est que le Foussard garde la place qu’il a. Rester dans le giron des circuits nationaux et faire que le Foussard soit un passage obligé des grands tireurs et de nos meilleurs tireurs français, c’est une immense satisfaction et un plaisir. Voir que cela perdure c’est mon souhait. Bon courage et beaucoup de soutien au club pour que cela continue comme cela !
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