Dans le cadre de la rénovation du hall d’entrée du club, les léopards ont mis en avant plusieurs moments importants de leur histoire. Personnes hors-normes ou événements incontournables, retrouvez les dans la rubrique « Le jour où« . Deuxième épisode avec la Coupe Jeanne-Le-Lay.
Jusqu’en 1980, les cadettes tiraient avec leurs homologues garçons au sein du Mémorial Raoul Carlier. A partir de 1981, elles ont leur propre compétition : la coupe Jeanne Le Lay. Chaque saison, Mme Le Lay dotait la compétition d’une coupe qu’elle remettait à celle qui s’imposait dans l’épreuve lexovienne, 22 jeunes femmes au total, au cours des 25 éditions.
Une caennaise s’impose lors de la première année, Lydie Mesnil (USC Caen), disposant de deux lexoviennes, Christel Porcher et Adeline Guillotin. En 1982, Christelle Godereaux est la première locale à remporter l’épreuve à domicile. Très rapidement, à l’image du Mémorial Carlier, la coupe Jeanne Le Lay prend du galon et voit la participation des meilleurs françaises comme Laurence Devilliers, membre de l’équipe de France, qui l’emporte en 1984 et 1985. Un succès grandissant, qui voit même la coupe Le Lay attirer plus de participantes que le Mémorial Carlier en 1986 et 1987.
Une épreuve du circuit national
Désormais de renommée française, la Coupe Jeanne-Le-Lay devient un circuit national cadet durant deux saison en 1990 et 1991. Adeline Wuillème (CE Reims) l’emporte en 1990. Alors minime, celle qui sera plus tard double médaillée de bronze aux Mondiaux de 2005 (individuel et par équipes) et Championne d’Europe 2008, n’était pas inconnue à Lisieux car en 1989 elle remportait le tournoi minime organisé en parallèle du « Carlier-Le Lay ». En 1991, Adeline Wuillème terminait 3e de l’épreuve lexovienne remportée par la bordelaise Laëtitia Morlens. Habituellement organisée au mois d’avril, l’épreuve est décalée au mois de mai en 1992 à cause de l’organisation du championnat de France Universitaire et perd son statut de circuit national. Le nombre de participantes chute mais la qualité reste et en 1996, Virginie Motte est la seconde lexovienne à remporter l’épreuve.
Marion Dagorne, dernière lexovienne au palmarès
A partir de 1997, comme pour le Mémorial Carlier, la Coupe Jeanne-Le-Lay devient épreuve de zone, qualificative pour le circuit national de fleuret cadet. Le nombre de participantes augmente alors et n’empêche pas les Lexoviennes d’y briller, et une en particulier, Marion Dagorne. Seulement minime, elle remporte l’édition 2000 pour sa première participation dans la compétition. Une belle entrée en matière.
Avec le départ du maître Hanocque, il faut attendre 2003 pour voir le retour de la coupe Jeanne Le Lay. Comme dans un air de déjà vu, c’est à nouveau Marion Dagorne qui l’emporte. Elle « survole l’épreuve » peut-on lire dans Ouest-France et justifie ici « son statut de grand espoir de la discipline ».
Finalement, c’est une rouennaise qui s’impose lors des deux dernières éditions, en 2005 et 2006, Morgane Mattard. Deux dernières éditions marquées par les podiums des Lexoviennes Herveline Le Barbier et Mathilde Fanet.
Palmarès de l’épreuve
Qui étiez-vous Madame Le Lay ?
Après une enfance dans l’Eure, Jeanne Le Lay arrive à Lisieux avec son mari alors docteur radiologiste à Livarot. Il y exercera pendant plus de trente années.
Sportive dans l’âme comme nous le confie son maître d’armes de l’époque Michel Hanocque, elle découvre l’escrime à la cinquantaine, par sa fille. Très vite elle accroche à ce sport et au club, à tel point qu’elle en devient une des plus actives bénévoles. D’abord simple membre du comité directeur à partir de janvier 1973, elle en devient la trésorière entre janvier 1974 et 1977.
Pour ses actions, elle fut récompensée de la médaille de bronze de la jeunesse et des sports par Le docteur Robert Bisson, maire de Lisieux de l’époque. « Trois ans d’efficace gestion du CEL vous ont désignée dans les liens d’une chaleureuse amitié à cette légitime récompense » concluait celui qui donna son nom à l’hôpital augeron.
Côté sport, Madame Le Lay n’était pas la moins douée. C’est Monsieur Raoul Carlier qui lui fit découvrir l’escrime, ayant « su [lui] démontrer tout l’intérêt et la finesse de cette discipline ». Très rapidement elle devint donc une pratiquante assidue des entrainements et leçons de Michel Hanocque, fière « d’appartenir à un club, avec ses nombreux tireurs, et ses champions ».
Forcément, tant d’années au club lui ont permis de se créer quelques souvenirs. Sa médaille de la jeunesse et des sports en est un important. Elle garde également en mémoire le sacre d’Hervé Le Barbier, champion interrégional en 1980 ou encore la création de la coupe Jeanne Le Lay, épreuve de fleuret cadette avec la présence de délégations britanniques et italiennes à partir de 1989.
Passant sa retraite du côté de Cannes, l’ancienne escrimeuse a gardé précieusement une documentation importante sur le club, comme notamment l’inauguration de la salle d’armes en 1979.
Entre voile et sports nautiques l’été et ski l’hiver à Courchevel, c’est une retraite active à laquelle s’adonne Jeanne Le Lay. Elle a « toujours vécu comme ça » confiait elle en avril 2009 au journal Nice Matin. Forcément cette arrière-grand-mère (trois filles, quatre petits-enfants, huit arrière-petits-enfants) provoque l’admiration chez les plus jeunes et ses amis.
Elle décède le 19 février 2016, quelques mois après nous avoir raconté son expérience du CEL au sein de la Gazette des Léopards (HS n°9, septembre 2015).
Jeanne Le Lay en bref
- Née le 11 mai 1917
- Décédée le 19 février 2016
- Arme : Fleuret
- Main : Droitière
- Clubs :
- Années 1970 à 1990 CE Lisieux
- Carrière de dirigeante :
- 1973-1978 Membre du comité directeur
- 1974-1978 Trésorière
- Distinctions :
- Médaille de bronze de la jeunesse et des sports (1975)
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